Projets retenus par l'OHM BMP

88 résultats

Porteur: Kristell MICHEL

Coporteurs: Guillaume FANTINO



Résumé:

La gestion des données scientifiques est une problématique qui dépasse largement le cadre des OHM. En effet, les Zones Ateliers (autre grand équipement de l’INEE) y sont également confrontées et tentent aussi de trouver des solutions individuelles comme le suggère le séminaire « Métadonnées : concepts et outils » qui s’est tenu à Rennes le 26 Mai 2011. L’INEE, conscient des enjeux forts existants autour de la gestion de la donnée scientifique et du retard accumulé par la recherche française sur cette question, a inscrit l’année 2011 comme « l’année des bases de données ». Elle a d’ores et déjà engagé un important travail de recensement des bases de données conçues par les équipes de recherche INEE (http://www.bdd-inee.cnrs.fr/). L’InSHS travaille également sur cette question et bénéficie du support technique du TGE Adonis dont les objectifs sont les suivants : « ouvrir à la communauté un ensemble de services mutualisables à haute valeur ajoutée, constituer la mémoire vivante de la recherche en SHS et donner les moyens à la communauté de l’exploiter ». Le TGE Adonis met à disposition des équipes de recherche (SHS seulement) des outils de gestion pour certains types de données (ex : ISIDORE, MédiHal, la grille ADONIS, NUMES). Travaillant en lien avec ces différentes entités, ce projet vise à définir les synergies nécessaires au développement d’un outil pour le ROHM, qui suscite déjà fortement l’intérêt d’autres équipes et/ou projets de l’INEE et de l’InSH. Cela étant, les différentes démarches entreprises au sein des OHM ont suffisamment mûries pour pouvoir donner lieu aujourd’hui au lancement d’une étude de faisabilité visant la création d’une plate-forme ROHM pour la gestion des données à caractère scientifique. Son développement sera assuré conjointement par les équipes techniques et scientifiques des OHM et par un(des) partenaire(s) national (nationaux) qui reste(nt) à définir (groupe base de donnée de l’INEE, le TGE Adonis qui a déjà été contacté à ce sujet et qui accepterais de s’engager sur ce projet) à partir de solutions existantes et/ou à développer.

Porteur: Daniel BLEY

Coporteurs: Carole BARTHELEMY



Résumé:

L’enquête en cours sur la perception de la pollution de l’air chez les résidents de Gardanne conduite par Daniel Bley fait ressortir plusieurs aspects spécifiques que nous souhaiterions aborder dans une approche plus générale des liens que les populations établissent entre leur lieu de vie et leur santé : - Nous avons constaté que les riverains de l’usine d’alumine et de la centrale thermique d’une façon générale établissent un lien fort entre santé et environnement, notamment par l’association allergies/particules sans faire référence pour autant aux professionnels de santé. Pourtant, de nombreuses pathologies environnementales sont évoquées, et l’on pourrait s’attendre à ce que les médecins soient cités comme des médiateurs légitimes. - L’analyse des discours montre par ailleurs que la perception de la pollution, en particulier sur son origine, ses causes, son intensité et sa nocivité varie selon le lieu de résidence (Gardannais et résidents des autres communes) et selon le sentiment d’appartenance identitaire (population active de Gardanne et sensible à l’image d’une ville ouvrière et population nouvellement implantée et critique sur les effets néfastes de l’usine). - Enfin, si la sensibilité environnementale de la population s’exprime à travers son intérêt pour une qualité de l’air qui participerait de sa qualité de vie, un sentiment d’impuissance face à la pollution est prégnant, les riverains faisant état d’une certaine fatalité, la protection individuelle étant jugée peu efficace et difficile à mettre en oeuvre. Les résultats scientifiques ne sont pas remis en cause mais le peu de confiance accordée aux discours politiques laisse entrevoir, toutefois, un sentiment « de complot ». En fonction du cadrage problématique et des données disponibles, il nous semble pertinent d’aborder cette thématique de la perception des questions de santé environnementale sous trois aspects : 1- Une étude des savoirs et pratiques des professionnels de santé : le domaine de la santé environnementale ne constituant pas une discipline dispensée lors des formations médicales, il semble pertinent d’étudier comment le fait d’exercer sur un territoire marqué par des pollutions industrielles interpelle ou non les professionnels de santé sur cette thématique. Le territoire constitue-t-il un marqueur fort dans l’exercice de leur profession ? Quelques entretiens seront menés avec des médecins et des pharmaciens. 2- Une lecture des dynamiques sociodémographiques sur le territoire : le territoire du bassin minier de Gardanne connaît des mutations profondes en terme sociodémographique. Aux populations ayant connu l’activité minière, s’ajoutent des néo-habitants ayant choisi ce territoire pour sa proximité avec les pôles urbains et économiques voisins (Aix et Marseille). L’appréhension des questions environnementales et sanitaires est-elle différente en fonction de la durée d’installation sur le territoire ? A travers une analyse secondaire des données statistiques (notamment produites par l’OHM), les mouvements démographiques seront spatialisés en fonction des impacts présumés des pollutions locales. Une enquête exploratoire sera menée auprès d’habitants afin de tester notre hypothèse relative à la durée de l’installation sur le territoire. 3- Une étude des savoirs et des attitudes des populations qui sont confrontées dans leur quotidien à des pollutions se manifestant sous différentes formes. L’idée serait de s’intéresser d’abord aux prises de parole critiques dans l’espace public en interrogeant des habitants engagés au sein des différentes associations présentes dans la ville. Nous pourrons ainsi voir comment chacun articule les questions santé et environnement, élabore des arguments pour dénoncer une situation jugée problématique voire injuste. Nous nous intéresserons également à la façon dont les élus se saisissent des revendications de leurs administrés, quels échos ou réponses ils y apportent.

Porteur: Samuel ROBERT

Coporteurs:



Résumé:

L’influence du paysage visible sur l’organisation de l’espace a pu être montrée dans différents contextes géographiques et socio-économiques (Fisher et al., 1997 ; Luttik, 2000 ; Fry et al., 2004 ; Cavailhès, Joly, 2006 ; Jim, Chen, 2009 ; Sander, Polasky, 2009). Ces travaux mettent en évidence des logiques d’occupation et d’organisation spatiales en relation avec des caractéristiques paysagères objectives auxquelles les sociétés se révèlent particulièrement sensibles. Ils montrent également qu’en un lieu déterminé, le paysage visible (= ce qui est objectivement soumis à la vue) influe sur les dynamiques territoriales et la perception de l’environnement. Ainsi, sur les littoraux, la valorisation sociale et culturelle de la mer et des rivages a conduit à ériger les paysages associés en objet de désir (Corbin, 1988 ; Luginbühl, 1995 ; Corbin, 2005), ce qui se répercute nécessairement sur les espaces côtiers, dans la mesure où ils sont une composante du paysage visible et qu’ils sont le support du paysage « à voir » (Robert, 2011). Simultanément et dans un autre registre, l’affirmation des préoccupations écologiques et des considérations environnementales mène de nos jours à une croissance des suspicions et de la méfiance vis-à-vis des aménagements et des activités susceptibles de produire des nuisances et de dégrader la qualité du cadre de vie. Dans certaines régions de tradition industrielle, la présence d’établissements anciens est de plus en plus discutée (Daviet, Robert, 2010). De nombreuses usines, notamment celles pourvues de cheminées en activité, inspirent doutes et questions sur la qualité de l’environnement, tout particulièrement lorsqu’elles sont visibles et proches des zones d’habitat. Ailleurs, il en va de même pour certaines installations ou projets d’installation comme les fermes d’éoliennes, les antennes des réseaux de téléphonie mobile, les infrastructures de transport, etc. A bien des égards, maints aménagements nécessaires au fonctionnement actuel des systèmes territoriaux constituent des éléments paysagers qui tendent à être de moins en moins admis par les populations, porteurs qu’ils seraient de nuisances potentielles. Le rôle de leur visibilité dans l’espace géographique influe incontestablement sur ces perceptions. Dans ce contexte, le bassin minier de Provence - où se juxtaposent des composantes paysagères valorisées (chaînons calcaires, forêt méditerranéenne, vergers d’oliviers, haies coupe-vent, etc.) et d’autres jugées repoussantes (installations industrielles anciennes, dépôts miniers, lignes électriques, etc.) - constitue un terrain particulièrement intéressant. Ce territoire présente en effet de bonnes conditions pour l’étude des interactions entre la visibilité objective du paysage et les perceptions de la qualité de l’environnement, d’une part, et les dynamiques territoriales, d’autre part. Au premier chef, une telle recherche implique d’identifier les composantes paysagères de l’aire d’étude et de cartographier les propriétés visuelles de l’espace. Tel est l’objet de ce projet, qui s’inscrit dans une démarche sur plusieurs années. L’objectif du projet est de produire des cartes de la visibilité des composantes du paysage sur la commune de Gardanne. Il s’agit donc de caractériser les lieux qui composent ce territoire en termes de propriétés visuelles objectives, ce qui induit la mise en évidence de sites bénéficiant plutôt « d’aménités paysagères » et d’autres soumis à des « nuisances visuelles ».

Porteur: Aurélie Arnaud

Coporteurs:



Résumé:

Le projet CECRI est l’initiateur d’une recherche plus vaste qui a l’objectif d’améliorer la connaissance du risque technologique sur la région aixoise à travers un atlas cartographique des enjeux territoriaux (enjeux humains, physiques et jeux d’acteurs). CECRI 1 (présenté à l’APR d’ECCOREV 2011) se focalise sur la connaissance du risque industriel engendré par des usines classées ICPE et SEVESO, au moyen d’une évaluation des écarts qu’il existe entre une réalité scientifique, une réalité institutionnelle et une réalité sociale. Le terrain se concentre sur une comparaison entre la commune de Martigues et la commune de Gardanne. Ces deux territoires sont très différents d’un point de vue historique, économique et urbanistique. Gardanne est issue d’un ancien noyau villageois provençal grossi à partir du XIXème siècle par des extensions industrielles. Le tissu urbain mêle des usines, des quartiers ouvriers et des zones pavillonnaires. A l’inverse, Martigues offre un territoire plus étendu, marqué par d’importantes installations industrielles mais également des espaces agricoles et naturels littoraux. Les recherches antérieures et en cours sur Gardanne3 et Martigues4 ont participé également au choix des terrains. Le CECRI 1 permettra la mise en place d’une méthode de mesures de l’exposition au risque industriel et une méthode d’enquêtes par entretiens. Un financement ECCOREV enclenchera la pose des premiers jalons dans ce domaine, afin d’élaborer une technique d’action fondée et opérationnelle pour évaluer un risque (aléa x vulnérabilités), avant de poursuivre sur une application à plus petite échelle (sur un territoire plus étendu), intégrant de nouveaux acteurs territoriaux. CECRI – bis se focalise sur le développement d’une méthode d’enquêtes efficace permettant de récolter des données exploitables sur la perception de nuisibles présents ou de phénomènes passés et la représentation cartographique du risque.

Porteur: Jacques Autran

Coporteurs: Thierry Lochard



Résumé:

La recherche proposée prolonge et approfondit celles entreprises précédemment dans le cadre de l’OHM à propos de la construction du territoire. Elle met l’accent sur l’analyse de l’occupation et l’utilisation du sol d’une part, et sur l’étude des formes urbaines et architecturales d’autre part. En effet, dans le cadre de l’OHM « Bassin minier de Provence », nous avons développé fin 2009 - début 2011 une recherche qui comportait trois volets : - un premier volet consistait à évaluer l’apport de la dissociation entre occupation et utilisation du sol dans la construction et l’analyse synchronique et diachronique de bases de données localisées2. L’application a porté sur l’analyse des espaces urbanisés à très grande échelle et à leur analyse historique. - un deuxième volet portait sur la structuration historique des territoires agglomérés en mettant en correspondance deux approches dont la complémentarité est essentielle :d’une part l’analyse territoriale et le recensement des éléments urbains et architecturaux identifiés sur le terrain, et d’autre part le recueil des données bibliographiques et archivistiques3. - un dernier volet articulait ces deux premiers thèmes de recherche : il portait d’une part sur l’intégration de la documentation figurée dans une base de donnée géo-localisée et son interprétation : tracés, identification et datation des éléments pertinents issus de l’analyse historique4 ; d’autre part, sur la cartographie exploratoire issue de l’analyse territoriale ; enfin, sur la cartographie du recensement urbain et architectural. Un ensemble de méthodes et d’outils préfigurant le système d’information envisagé a été mis en oeuvre. Nous aurons réalisé à son terme (Juin 2011) son évaluation sur une portion de territoire de la commune de Gardanne et sur un recensement partiel, mais nous proposons dès aujourd’hui de poursuivre cette recherche en mettant en oeuvre les méthodes et outils proposés à l’échelle de l’ensemble du Bassin minier de Provence. La recherche proposée sera appréhendée au travers des états successifs du territoire entre la période du levé du cadastre napoléonien et aujourd’hui, et au travers des transformations et projets urbains et architecturaux qui les ont sous-tendus. Elle sera par ailleurs approfondie par la prise en compte des relations qui existent entre les éléments urbains et architecturaux (zonages, ensembles architecturaux, édifices, …etc.). Enfin, elle prendra en compte les différentes échelles, de l’ensemble du bassin minier à l’édifice, sous la forme d’une lecture spatiale et historique continue.

Porteur: A. Baumel

Coporteurs: Fady B.



Résumé:

- Comprendre quels sont les déterminants majeurs des structures de biodiversité dans le sud de la France, à diverses échelles spatiales et temporelles (géographique, écologique et historique) en utilisant les transitions de paysage majeures de la région (versants, massifs montagneux et produits de l’activité humaine comme les terrils de la région de Gardanne). - Contribuer à la production de ressources génétiques (gènes code barre) dans le cadre du consortium international sur le code barre ADN (iBol). Les gènes à utiliser pour caractériser les plantes sont maintenant connus et acceptés au niveau international, mais peu de ressources sont di sponibles dans les bases de données internationales. Faire cette évaluation au sein de la FR Eccorev permettra de renforcer son positionnement dans le domaine de la biodiversité et de l’évaluation des risques qui pèsent sur elle. - Renforcer les liens entre l’INRA URFM et l’IMEP sur les enjeux de biodiversité et des risques qui lui sont associés à diverses échelles spatiales au sein de la FR Eccorev. - Donner les moyens à ces deux équipes de construire un projet ambitieux sur les variables de forçage de l’organisation de la biodiversité en région méditerranéenne, pour sa conservation. Et ceci en se focalisant notamment sur une zone atelier d’importance pour la FR Eccorev, le bassin minier de Provence dans la région de Gardanne. Pour ce faire, ce projet a pour ambition de caractériser la diversité moléculaire d’espèces clefs, représentatives de la flore méditerranéenne française à l’échelle de la région PACA. Les espèces seront choisies en fonction de leurs attributs vitaux (notamment au regard de la dispersion) et de leur distribution géographique selon trois transitions majeures à l’échelle du paysage, ayant pu conduire à des points de rupture dans leur évolution, mesurables par marqueurs moléculaires. Le premier point de rupture testé est géographique. Les barrières géographiques que constituent les Alpes et le Rhône sont en place depuis des millions d’années. Si elles ont constituées des barrières à la migration des espèces , ce que semble attester la présence d’ensembles biogéographiques de part et d’autre de ces barrières, elles ont aussi du impacter les espèces largement distribuées au delà de ces barrières en réduisant les flux de gènes, ce qui typiquement se traduit par l’apparition de signatures génétiques identifiables Le deuxième point de rupture tes té est d’ordre écologique. Les massifs siliceux et calcaires de la région abritent des flores très différentes, ayant des niches écologiques différentes. Elles abritent aussi des espèces plus ubiquistes, et l’on peut se demander si la rupture écologique ma jeure que constituent les substrats siliceux et calcaires a pu imprimer sa marque au cours du temps. C’est en effet ce qui a été démontré dans les Alpes (Alvarez et al. 2009). Les outils de l'écologie moléculaire offrent la possibilité de révéler au nivea u intra spécifique une diversité génétique cryptique et adaptative qui conditionne la persistance des populations. Le troisième et dernier point de rupture testé est d’ordre historique, lié aux activités humaines de la région. Les activités humaines dans le bassin de Gardanne ont générés de nouveaux milieux, les terrils, inconnus auparavant, qui contiennent u ne flore issue du pool régional . Si elle est commune à la région (S. Gachet et D. Pavon, IMEP, comm. pers.) pers.), cette flore n’en possède pas moins des ca ractéristiques originales, de croissance par exemple (cas des pins d’Alep, F. Guibal, IMEP, comm. pers.pers.), et ce pouvant conduire à un isolement reproducteur ayant imprimé sa marque au niveau génétique. De plus, à proximité de Gardanne, le massif de l'étoile abrite deux substrats calcaires différents, calcite et dolomie, hébergeant des assemblages fl oristiques distincts (Thèse de S ami Youssef en cours, IMEP). Il est donc possible d'étudier les effets structurant du substrat à l'échelle du paysage concerné par l'OHM de Gardanne (terrils, calcaire « urgonien » et calcaire dolomitique).

Porteur: Steven Criquet

Coporteurs:



Résumé:

Ce projet propose d’étudier quelques aspects précis liés à la qualité des sols se développant sur les terrils du bassin minier de Provence. Des études préliminaires réalisées dans le cadre de la thèse de Mélanie Clouard ont mis en évidence la présence significative de lignite dans ces sols. Dans le cadre d’un partenariat constitué au sein de l‘Observatoire Hommes-Milieux du Bassin minier de Provence, il s’agira d’acquérir des connaissances fondamentales relatives à l’évolution des résidus de lignite et à leur influence sur la qualité de la matière organique au cours des processus de pédogenèse. Des sols de terrils anciens ne présentant pas de couche de fermeture et possédant déjà une couverture végétale bien établie seront utilisés et comparés à des sols témoins représentatifs de la pédogénèse locale. Les résultats obtenus seront croisés avec d’autres données, relatives aux caractéristiques physico-chimiques et microbiologiques des sols de ces terrils. L’ensemble de ces données permettra une meilleur compréhension des processus de pédogenèse à l’origine de la mise en place de ces sols et de l’intégration environnemental de ces terrils.

Porteur: G. Gallenga

Coporteurs: Lamanthe A.



Résumé:

Ce projet associe de manière intégrée trois disciplines des sciences humaines et sociales - sociologie, géographie, anthropologie. Il mobilise des chercheurs possédant de solides connaissances sur les axes proposés à travers les recherches qu’ils ont conduites dans les domaines concernés. Les porteurs du projet sont d’ores et déjà associés dans le volet SHS du projet d’Institut d’Excellence des Énergies Décarbonées (IEED) présenté par Aix-Marseille Université. Il s’appuie sur la complémentarité des entrées, des approches et des regards disciplinaires pour éclairer les dynamiques territoriales. Cette étude qualitative mobilisera les méthodes d’enquêtes habituelles de ces disciplines. Des enquêtes de terrain par les chercheurs et des étudiants étroitement encadrés associeront des entretiens semi-directifs ou ouverts, de l’observation participante, du travail sur archive, des histoires de vie, la mobilisation des données statistiques existantes, le recensement des déclarations de travaux auprès des communes, la cartographie, etc. La démarche directrice étant inductive, les problématiques de recherche pourront évoluer en fonction des enquêtes de terrain et des conditions d’accès. Le projet vise à apporter des connaissances nouvelles sur la reconversion du Bassin minier de Provence. Pour cela, il propose de l’aborder d’une façon originale. Il s’agit, d’une part, de considérer la problématique de la transition énergétique comme un analyseur de cette reconversion. De l’autre, il s’agit de le faire d’une manière intégrée, à travers un regard pluridisciplinaire qui articule trois entrées différentes (tissu productif, production, consommation) en prenant en considération des acteurs et opérateurs différents de cette transition (entreprises installatrices et productrices, ménages et collectivités). Les résultats permettront d’apporter des connaissances sur chacun des axes séparément et sur la façon dont ils se combinent, en dégageant les questions transversales les plus cruciales pour le territoire (mobilité professionnelle et résidentielle des individus, formation, stratégies de grandes firmes, rôle des pouvoirs publics locaux, interactions entre les différentes catégories d’acteurs parties prenantes…). Plus largement, avec ce projet, il s’agit de construire les bases d’un programme de recherche interdisciplinaire de plus grande envergure en étudiant la faisabilité d’une recherche sur la reconversion d’un territoire à travers la question énergétique. Cette thématique pourrait être finalisée à travers l’encadrement d’une thèse de doctorat via un contrat CIFRE.

Porteur: Thierry Lochard

Coporteurs:



Résumé:

Le recensement systématique et l’analyse urbaine et architecturale des cités ouvrières et minières prendront en compte les évolutions (agrandissements, altérations, mises en valeur, etc.). La mise en discussion de leur « patrimonialisation » s’appuiera sur la prise de conscience dont témoignent les plans d’occupation des sols et les plans locaux d’urbanisme et son évolution dans le contexte des changements économiques et culturels récents. La clarification des notions mises en oeuvre dans l’analyse de ces zones périurbaines s’accompagnera d’un questionnement sur leur pertinence au regard de la complexité des territoires urbains éclatés et « diffus » qui caractérisent la ville contemporaine.

Porteur: N.-N. Masalehdani

Coporteurs:



Résumé:

The general aim of this joint research work is to identify the characteristics of solid waste, residues produced from gasification processes by the Coal Power Station of Gardanne. To do so, an authorisation and cooperation should be achieved from the authorities of the Gardanne coal power station Knowing that the Gardanne power station uses imported coal of different ranks from different countries, it is worthwhile studying the characteristics of solid residues (slag & ash) that they produce. The letters are either sold to other industries for civil works or dumped into the nearby coal waste heaps in Gardanne. Some of the sites already contain residues from Gardanne lignite mining activities. However, the properties of the slags and ash from postmining activities or from the imported coal should be investigated. It remains one of the most important research topics in the coal science and environmental research. The release of trace elements to the environment associated within the coal mining activities (coal seam, coal waste heap, and coal fired power station) is an area of increasing community concern. The trace-elements i.e. GI, GII, or GIII, their concentrations, and their hosts in mineralogical composition should be looked after. Leaching of the elements from the waste products could pollute the ecosystem and may also have a health impact. The results of our investigations will be published, co-authored with colleagues of the CEREGE.

Porteur: Charles Gers

Coporteurs:



Résumé:

CAPAMIN a pour objectif de déterminer quelle est la capacité des terrils miniers à accueillir la faune des sols environnants et en particulier de déterminer l'impact des ETM présents dans ces sols dans la dynamique de colonisation par les invertébrés du sol. L'effet de 5 éléments traces métalliques sera plus particulièrement ciblé: le plomb, le zinc, l'arsenic, le cadmium et l'antimoine. A part le zinc, les 4 autres éléments sont nocifs pour les organismes vivants et sont non essentiels. La toxicité du plomb ou du cadmium pour un organisme vivant dans le sol n'est pas forcément relié directement à sa concentration totale dans les sols, mais par exemple à sa concentration sous forme d'ion libre (ex. Pb2+) dans la solution de sol. Les activités de la pédofaune sont multiples dans le sol. En effet, la formation de galeries est principalement réalisée par des animaux fouisseurs comme les lombrics ou certains micromammifères. Le réseau permanent de galeries peut augmenter la porosité de 20 à 100 %, ce sont les voies préférentielles d’écoulement dans les sols et le lieu favorable à la concentration des ETMs (entrainés par l'eau). Mais ce sont aussi ces voies qu’empruntent la faune du sol, car de taille inférieure elle s’y déplace plus facilement. Une de nos premières cibles sera les vers anéciques (effectuant des déplacements verticaux, des horizons profonds vers la surface), car ce sont des gros consommateurs de bactéries (bactéries qui potentiellement peuvent concentrer certains ETMs) et dont une partie est retenue dans leur corps. Une seconde partie est rejetée par les vers anéciques dans leurs turricules en surface. Dans ces agrégats, nous pouvons doser les ETMs ; de plus cela peut nous renseigner sur le degré et la nature des pollutions dans les horizons profonds, dont une partie est remontée par les vers. Une seconde cible sera les agents du microbrassage de la matière organique morte, bien moins spectaculaire mais, indispensable à la dégradation de ces molécules carbonées et azotée, issus de la photosynthèse et incorporées dans le sol. Au travers de la fragmentation des débris végétaux, le transport, le"remalaxage" des produits des déjections assurés par la mésofaune (Acariens, Collemboles), Les ETMs sont concentrés dans ces chaines trophiques. En effet, les ETMs « récupérés » dans les bactéries consommés par les protozoaires qui les concentrent, eux-mêmes consommés par les nématodes, à leur tour proies des acariens et des prédateurs supérieurs. Mais bon nombre des éléments (et donc des ETM) sont non digérés par leurs prédateurs et se retrouvent dans leur fèces qui elles sont re-ingurgitées par les arthropodes détritivores (Collemboles et certains Acariens) (Gobat et al., 2004). Les collemboles seront notre deuxième cible. En effet ceux ci, d’un point de vue physiologique fabriquent à l’intérieur de leur propre corps des cristaux d’urates qui seraient susceptibles d’isoler les éléments toxiques. Cristaux que nous pensons pouvoir analyser avec la résolution très fine de l’ablation laser. Les néosols du bassin minier de Gardanne sont issus de l'amoncellement de quantités considérables de stériles combinant les résidus de l'extraction minière de charbon mais aussi de cendres issus de la centrale thermique. Ils sont potentiellement riches en ETM tels l'arsenic ou le plomb. Pour le Vicdessos (Pyrénées), ils sont issus de résidus de l’exploitation de mines de fer et/ou d’argent, et secondairement ont reçus des dépôts provenant des usines de l’Aluminium de la basse vallée. Malgré nos premières expériences fructueuses dans l'analyse des ETM dans des arthropodes souterrains à l'aide d'un laser couplé à un ICP-MS, des développements méthodologiques et analytiques sont encore nécessaires. Ceci nous permettra d'affiner notre connaissance de la répartition des ETM dans les invertébrés du sol (ETM sur leur surface, à l'intérieur?). L'acquisition au sein de l'Observatoire Midi-Pyrénées (dont EcoLab est membre) d'un nouveau spectromètre à haute résolution nous permet de mesurer les plus infimes concentrations en ETM dans les organes dures ou mous des organismes du sol. Un développement analytique est toutefois nécessaire pour passer d'une qualification de la répartition des ETM à une quantification précise des concentrations. Les connaissances acquises lors de projets en cours et précédents (projet BioGeosSTIB, projet EESIPRAAM, projets de C. Keller et de ses étudiantes) (concentrations en etm dans les néosols, type de sols, sources de etm etc…) combinés aux résultats sur la diversité de la faune du sol et sa concentration en ETM nous permettront de déterminer quelle est l'importance des contaminations en ETM dans la capacité d'un néosol à accueillir la faune environnante. Combinés à concentrations mesurées dans les solutions de sol, cela nous permettra également de mieux comprendre les transferts d'ETM des néosols vers les organismes du sol.

Porteur: Catherine Keller

Coporteurs:



Résumé:

Les sols de la zone urbaine et péri-urbaine sont encore mal connus et décrits. On connaît en particulier assez peu leur qualité et leurs potentialités. Les paramètres retenus pour leur caractérisation sont ceux habituellement utilisés pour la caractérisation des sols agricoles ou forestiers, ce qui n’est pas totalement satisfaisant en termes d’objectivité puisque l’on part d’un a priori d’utilisation. Il apparaît donc nécessaire d’évaluer l’opportunité d’utiliser d’autres paramètres afin d’élargir le panel de caractérisation de ce type de sols. C’est ce que nous avons voulu faire dans le cadre du projet UqualisolZU (financé par le MEDDTL), afin d’améliorer l’exhaustivité de la description des sols de la zone urbaine et péri-urbaine et, éventuellement, permettre la mise en évidence de caractéristiques particulières à ces sols, en se basant sur les cas concrets des sols des commune de Gardanne et Rousset du BMP. Pour ce faire, nous avons utilisé des méthodes non encore standardisées (par exemple la mesure de résistance à la pénétration, la mise en évidence de la diversité fonctionnelle des communautés bactériennes), à la fois sur des sols fortement anthropisés et sur des sols agricoles et forestiers à titre de comparaison. L’étude a permis d’échantillonner jusqu’à maintenant 76 sites. De plus, l’objectif du projet UqualisolZU étant de construire un indice de qualité des sols qui sera proposé aux décideurs de l’aménagement du territoire, il est particulièrement important de pouvoir justifier des protocoles utilisés pour la mesure de tous les paramètres qui seront utilisés dans le calcul de l’indice. Les paramètres microbiologiques ont retenus plus particulièrement notre attention car : 1) Les micro-organismes du sol ont la particularité de réagir rapidement aux changements de leur environnement. De ce fait, ils peuvent constituer de bons indicateurs de l’altération d’un système (Stefanowicz, 2006), en particulier lors d’un changement d’usage des sols. 2) Des variations dans les protocoles d’échantillonnage, de mesure et de traitement des données introduisent de larges différences dans les résultats. Il apparaît donc, au terme d’un an de travail, la nécessité de mener une réflexion sur les protocoles appliqués pour la mesure des paramètres microbiologiques. En effet, dans le cas d’études à de larges échelles, telles que l’échelle communale, des limitations d’ordre technique peuvent entraver la qualité de l’échantillonnage. Les protocoles de mesures doivent donc être adaptés afin de minimiser les biais méthodologiques. D’autre part, le jeu de sols échantillonné jusqu’alors est très hétérogène et nécessite de trouver des approches permettant de caractériser de la même manière, et avec les mêmes protocoles, des sols agricoles et forestiers et, des sols collectés dans des plates-bandes, des cours ou des jardins potagers. Dans un premier temps, nous avons choisi la technique des plaques Biolog pour étudier la diversité fonctionnelle des communautés bactériennes des sols. Cette technique est souvent choisie pour sa facilité et sa rapidité d’utilisation mais des difficultés d’interprétation sont connues et largement discutées dans la littérature (Preston-Mafham et al., 2002 ; Stefanowicz, 2006). Une question essentielle est la quantité de bactéries inoculées. En effet, à masse de sol égale, la quantité de bactéries peut varier fortement d’un sol à l’autre. La respiration bactérienne (mesurée par absorbance et liée au changement de couleur d’un indicateur) étant fortement corrélée à la biomasse bactérienne, les résultats peuvent s’en trouver faussés. D’autres problèmes quant à l’extraction des biofilms bactériens dans les milieux argileux sont également connus. Il est donc important de procéder à des tests pour identifier un protocole donnant des résultats fiables et reproductibles.

Porteur: Julie Olivero

Coporteurs:



Résumé:

Cette étude a pour finalité de mieux comprendre la manière dont les industriels apprécient et gèrent la problématique environnementale ainsi que les différents facteurs influençant cette « conscientisation environnementale ». Elle doit permettre notamment de mieux comprendre, dans un contexte de conscientisation croissante des stakeholders, comment les entreprises appréhendent les risques environnementaux, et plus généralement les interactions avec leur environnement. Les variables pertinentes mises en exergue sont donc susceptibles d’influencer la façon dont les responsables d’entreprises apprécient les risques qu’ils génèrent à leur milieu et les intègrent dans leur politique de gestion. L’accent est également mis sur l’influence du contexte territorial, ce dernier participant de l’explication de la manière dont les risques industrialo-environnementaux se sont créés. En effet, les zones d’étude (zones littorales) présentent bien souvent, en plus de leurs attraits écologiques et paysagers, des intérêts économiques qui les soumettent à des pressions et dégradations importantes de la part de l'Homme (urbanisation, pollution, artificialisation, développement des activités industrielles et touristiques…). Cette étude, constituant la deuxième étape de mon projet de thèse, consiste ainsi à identifier les principaux déterminants de la prise de conscience des interactions entreprises/environnement, et de manière plus large, à analyser le processus de décisions des entreprises dites « à risques » face à la problématique environnementale. Cette étude doit non seulement permettre d'identifier le jeu des arbitrages à un niveau hiérarchique élevé et les différentes pressions environnantes, internes ou externes, sur la gestion de ces « nouveaux » risques, mais aussi d’analyser l’influence de la réalité territoriale sur la prise de conscience environnementales des entreprises. Il s’agit, plus généralement, de comprendre la dynamique des interactions entre les écosystèmes et les anthroposystèmes dans un contexte de milieu fragile.