Projets retenus par l'OHM BMP

84 résultats

Porteur: Jacques Rabier

Porteur: Stéven Criquet

Porteur: Nicolas Kaldonski

Porteur: Claude Napoleone

Porteur: Aurélie Arnaud

Porteur: Jean-Claude Raynal

Porteur: Pierre Bateau

Coporteurs: Sophie Gachet


Disciplines:

EcologieEconomieGeographieSociologie

Mots clés:

EnvironnementBases de donnéesStatistiquesSociodynamique

Résumé:

Le présent projet s’intéresse aux mécanismes de « gestation » des bases de connaissances et des systèmes d’évaluation relativement aux effets environnementaux et à leur dynamique. De façon générale, de très nombreuses études ont été conduites sur les facteurs de la conscientisation environnementale des populations et sur ceux en particulier qui pouvaient avoir une influence sur les décisions (Junyi & Tatsuyoshi, 2007). La plupart des enquêtes portent sur de publics adultes et tentent de décrire et de comprendre les comportements vis-à-vis des effets environnementaux (Gardner & Stern 2002). On trouve aussi des enquêtes en Angleterre, aux USA et au Canada sur les attitudes enfantines (Brown, 1984; Brown, Henderson, & Armstrong, 1987; Eiser, Spears, & Webley, 1988; Hicks, 1991, 1996, 1998; Hicks & Holden, 1995; King, 1995 ; Barraza, 2001). La littérature française est moins abondante sur ce dernier sujet. Le Bassin Minier de Provence offre un terrain d’étude particulier en raison de la marque de la rupture dont il est l’objet et qui a motivé la mise en place de l’OHM. Les transformations socio-économiques qui marquent le territoire depuis dix ans modifient sensiblement les bases de connaissance des acteurs présents et futurs. Fondés jadis essentiellement sur une acquisition de connaissance « expérientielle » plus qu’éducationnelle ou médiatique, les modèles d’actions sur lesquels s’appuyaient les paysans-mineurs du bassin étaient marqués par une série de représentations concernant l’environnement et un ensemble de valeurs partagées par le lien créé par l’activité minière. Les modèles d’aujourd’hui comportent plus fréquemment la marque de l’éducation initiale et de la connaissance médiatisée. Cependant, l’hétérogénéité croissante des populations de l’aire entraîne au contraire une dispersion des conceptions du bien être. De plus, on peut penser que la rupture centrale étudiée provoque des effets très différenciés selon le point du bassin où l’on se place. La dimension spatiale des bases de connaissances et des systèmes d’évaluation est donc à prendre en considération. Ainsi, on peut postuler que la gestation des bases de connaissances qui sous-tendront les décisions futures, telle que perceptible au travers de l’observation de jeunes enfants, s’effectue selon des routes différentes selon l’espace d’abord et selon diverses autres variables (éventuellement corrélés à l’espace) telles que l’origine sociale, l’ancienneté sur le territoire (descendants de mineurs, salariés des entreprises de la zone ou simples résidents ayant une activité principale ailleurs). L’évolution des systèmes d’évaluation est influencée par la dynamique de la base de connaissance. En particulier cette dynamique est créée par l’action menée par les individus pour accroître leur base de connaissance et réduire l’incertitude que provoque ses insuffisances. Cette dynamique amène à l’expression d’une « demande sociale » de savoir environnemental par laquelle la collectivité interpelle ceux qui sont en mesure d’enrichir les bases de connaissance. Parmi eux, notre intérêt dans ce projet se porte sur les chercheurs qui appartiennent aux institutions de la recherche scientifique. Ce sont eux qui apportent des éléments relatifs aux paramètres physiques et biologiques que l’on cherche à évaluer.


Participants:

Sophie Gachet, Pierre Bateau, Nathalie Boutin, Un autre étudiant

Porteur: Amélia Reis


Résumé:

In 2011 a research project untitled « Analyse comparée de la perception de la pollution atmosphérique en milieu urbain et industriel. Société, géochimie et analyse spatiale » was financed by the ROHM. Such project aims a comparative study on atmospheric pollution between two OHMs, the Bassin Minier de Provence (BMP) and Estarreja. These are urban/industrial sites with some similarities but also with significant differences. The project gets together two research teams working on different, but complementary, fields of the earth sciences. Such interdisciplinary and inter-institutional collaboration resulted in an adjustment to the proposed plan of studies. The research teams decided to collect ground-level dust samples in both sites with the objective of comparing the chemical and mineralogical composition of the atmospheric particles with those of ground-level dusts. Dusts are a mixture of displaced soil and airborne particles that settle at the ground-level but that can be easily suspended by the action of wind, mainly the finer particles that are also those having higher probability of being inhaled and reach the human respiratory tract (< PM10). Potentially harmful elements to human health (PHE) such as lead, arsenic or aluminium are still being released to the environment in both sites and one major pathway of exposure to these PHE is through the inhalation/ingestion of contaminated dusts. Many models are being used for health exposure and risk assessment, which are applied in the evaluation of contaminated areas. But, such models normally assume that all 100% of potentially harmful elements are bioavailable (fraction of the PHE that reaches the human systemic circulation). Yet, researchers now recognize that the total concentration of a contaminant in the solid phase embraces large fractions that are unavailable to humans, and therefore onlyrepresent a minimal risk to human health. The main reason is that PHE occur in the solid-phase as discrete mineral phases, co-precipitated, in the form of sorbed species associated with minerals or organic matter, etc. The occurrence and distribution of an element among these various phases, and the physical relation between the phases and the solid, will control the element’s dissolution properties and, hence, its bioavailability and bioaccessibility (metal fraction that is soluble in the human gastrointestinal (GI) fluids or lung fluids, if dust ingestion or inhalation occurs). Ground-level dust samples were collected in the BMP and in Estarreja. Total concentrations and oral bioaccessible estimates of some PHE were determined in the dust samples. Bioaccessibility testing was carried out using the UBM method, developed by the Bioaccessibility Research Group of Europe, which is an in vitro test that reproduces the human GI tract and estimates the PHE fraction that is in bioaccessible forms (is soluble in the GI fluids and therefore available to cross the intestinal epithelium and reach systemic circulation). The mineralogical composition of the same dusts was determined by XRD and SEM. The preliminary results indicate that the mineralogical and chemical composition of the dusts raises some concern in terms of public health and that additional, detailed studies are necessary to assess the actual risk posed by the metal-laden dust particles.

Porteur: Olivier Radakovitch

Coporteurs:



Résumé:

Le Bassin minier de Provence a connu comme beaucoup de zones une évolution forte de l’occupation et de l’utilisation des sols au cours de ces dernières décennies. Elle s’est plus particulièrement traduite sur ce territoire par une forte augmentation de la péri-urbanisation et la diminution de l’industrialisation. Les problèmes de qualité des eaux de surface sont apparus dès les années 1980 et ont conduit entre autre à la mise en place d’un SDAGE en 2001 pour assurer une gestion équilibrée de l’eau et des milieux aquatiques. Un nouveau contrat de rivière vient d’être mis en place sur l’Arc (principale rivière drainant la zone) et ses affluents en Novembre 2011, avec entre autres enjeux celui d’améliorer la qualité des eaux et de préserver et restaurer le milieu aquatique. L’Arc et ses affluents ont en effet subi une pression polluante constante et importante du fait de l’anthropisation croissante avec 4 sources principales : pression agricole, domestique, pollution diffuse urbaine et pollution ponctuelle industrielle (Contrat de Rivière 2011). La Luynes, le Grand Vallat et la Jouine sont les plus affectés par la pollution, tous trois étant localisés dans la partie sud (Contrat de Rivière 2011). On y observe une classe d’état écologique moyenne à médiocre avec, suivant les cas, présence de métaux, hydrocarbures et pesticides au-dessus des normes en vigueur (contrat Arc et affluents 2011). Si cet état de pollution est constaté, les origines de ces polluants ne sont cependant pas déterminées. Ces bassins se différencient des autres par une occupation des sols très hétérogène. Marqué par de grandes infrastructures industrielles (centrale thermique de charbon et stockage à ciel ouvert, usine de traitement de la bauxite et sites de stockages de résidus et de minerais, anciens sites associés à l’extraction du charbon comprenant des terrils et des carreaux) dont certaines à l’abandon où en cours de transformation, on y trouve également une surface urbanisée (et imperméabilisée) importante ainsi qu’une agriculture encore présente sur (500 hectares sur les 2700 de la commune de Gardanne). Ce contexte spatial complexe laisse présager de sources diverses qu’il est nécessaire de pouvoir définir. A cette hétérogénéité spatiale s’ajoute un facteur caractéristique du climat méditerranéen : l’alternance de pluies évènementielles capables de fortement lessiver ou de faire déborder certaines zones de stockage (terrils, sites de stockage aériens, sols artificialisés) avec des étiages sévères qui ont tendance à limiter la dilution et favoriser une plus forte concentration de polluants. Le rôle des évènements extrêmes sur la contamination des eaux de surface reste complexe à appréhender puisqu’ils lessivent des zones polluées, transportent des contaminants vers les eaux de surface mais dans un même temps diluent leurs concentrations. Par ailleurs, il faut prendre en compte les variations très fortes de contaminants qui s’observent entre le début des pluies et la fin de l’événement, et très peu de travaux ont encore été publiés à ce sujet (Lucas et al. Soumis). Le projet présenté à l’OHM Bassin Minier de Provence vise à mieux contraindre les relations entre l’altération des eaux de surface et de leur écosystème et les sources de pollutions possibles sur 3 petits bassins versants de la zone : la Luynes, la Jouine et le Grand Vallat. L’effort principal portera cependant sur la Luynes pour laquelle on dispose déjà de données acquises par l’OHM ou par d’autres organismes (suivi de l’Agence de l’eau, études du BRGM..). Les questions scientifiques abordées par cette étude sont: 1) Quelles sont les relations entre utilisation des sols, pollutions (éléments métalliques et organiques) et altération des cours d’eaux à l’échelle de petits bassins versants périurbanisés ? Quels sont les effets des variations d’échelle, de l’hydrographie et de la morphologie du bassin versant ? 2) Comment évolue la qualité chimique des eaux lors d’évènements pluvieux intenses typique du bassin méditerranéen ? 3) Existe-t-il une évolution marquée de ces relations entre avant et après la reconversion du territoire suite à l’arrêt de la mine ? 4) La pollution des eaux peut-elle avoir un impact sur l’écosystème aquatique, limitant ainsi les capacités de zone ressource de cet affluent pour le bassin de l’Arc ?

Porteur: Pierre FOURNIER

Coporteurs:



Résumé:

Cette recherche bénéficiera des acquis du travail mené pour l’OHM en 2011-12 autour des formes d’action publique (politique municipale, rôle des Espaces Info Energie…). Elle profitera ensuite de l’expérience de travailleur social de Joseph Cacciari pour connaître les populations fragiles socialement et les dispositifs publics en lien avec la précarité énergétique. Ce travail sera enfin à mettre en oeuvre en s’appuyant sur la connaissance historienne des HBCM telle que rassemblée par l’OHM afin de ne pas se laisser abuser par un passé mythifié, enjolivé ou « misérabilisé » par les personnes rencontrées. On s’attend à voir s’expliciter la métamorphose de la relation à l’énergie pour des populations précarisées dans le contexte singulier de l’histoire du bassin minier de Provence. Il est possible que nos résultats nous amènent à repérer une évolution de la perception par les mineurs (mais pas uniquement) du besoin en énergie comme besoin fondamental. On suppose également que nos résultats nous conduiront à observer des mutations dans l’ordonnancement de la vie de famille autour, par exemple, de l’évolution des équipements en énergie (des poêles centraux dans certaines maisons de mineurs à l’arrivée des compteurs électriques « intelligents » par exemple, en passant par divers arrangements…). Enfin, on souhaite mesurer la progression des interventions de la puissance publique sur ces questions d’énergie au sein même des foyers et les formes qu’elle a adoptée, adopte et, peut-être, adoptera en termes de normativité des pratiques sociales, prenant notamment le relais de la normativité classiquement associée au paternalisme d’entreprise.

Porteur: Claude NAPOLEONE

Coporteurs:



Résumé:

Dans un contexte de prise en compte généralisée des questions de protection de l’environnement et notamment des espaces ouverts dit « ordinaires » (les espaces semi-naturels et agricoles), la région Provence-Alpes-Côte d’Azur connaît une consommation accrue des espaces naturels et agricoles, par un urbanisme résidentiel soutenu. Hors des espaces protégés, les communes disposent de la compétence sur l’usage des sols, c’est à dire qu’elles décident de la consommation ou de la protection des terres agricoles et naturelles, sans que les éléments qui prévalent aux choix locaux soient clairement identifiés. Dans cette perspective, nous cherchons à nous cherchons à identifier les déterminants qui conduisent les communes à adopter des documents d’urbanismes potentiellement protecteurs des espaces semi-naturels et agricoles, dans une finalité de modélisation des usages des sols et dans les thématiques de l’économie politique et de l’environnement. Cette question fait actuellement l’objet d’une thèse entreprise par L. Delattre (agroéconomiste) et co-encadrée par C. Napoléone (Ecodéveloppement, économiste) et O. Chanel (GREQAM, économètre). Dans le cadre de cette thèse, des méthodologies de caractérisation des documents d’urbanisme (numérisés) au regard de leur impact en terme d’artificialisation des sols sont développées. Une importante base de données précises et spatialisées est en cours d’analyse afin de décrire finement chaque commune et d’identifier des relations économétriques entre caractéristiques communales et choix d’urbanisme. Des entretiens semi-directifs auprès d’élus municipaux sont également menés (dont un certain nombre à venir sur le bassin minier de Gardanne). L’objet de la présente demande est d’effectuer une analyse textuelle des discours recueillis auprès des élus communaux. Il s’agit de retranscrire les enregistrements des entretiens (40), de les traiter informatiquement (Nvivo, Alceste, Lexico…), afin d’obtenir une caractérisation et une quantification automatiques des termes utilisés, une typologie des discours et, in fine, permettre : - caractériser la structure des arguments et des positionnements des élus eu égard à la préservation des espaces semi-naturels et agricoles. - d’alimenter la réflexion sur les mécanismes politiques et socio-économiques amenant à des politiques d’urbanisme plus économes en espace, - de formuler de nouvelles hypothèses concernant les déterminants du choix public, que nous testerons économétriquement sur une base de données longitudinale dont nous disposons par ailleurs. Il en résultera une démarche globale combinant approches interdisciplinaires qualitatives et quantitatives puisqu’ayant recours des cadres d’analyse issus de l’économie et des sciences politiques et utilisant des caractérisations des politiques basées sur les études d’impact de l’artificialisation sur l’environnement. L’analyse textuelle des discours d’élus sera également mise en regard à une étude sur les conflits fonciers en Région PACA (qui débute en février 2012) et dont le territoire de l’OHM sera un des cas d’étude. Le présent projet apportera donc des connaissances spécifiques sur la structure des arguments et des positionnements des élus du bassin minier, mais permettra également, dans le cadre de la thèse en cours, du travail sur les conflits liés au foncier et des autres travaux de l’unité d’approfondir les relation entre les unités INRA/Ecodéveloppement et CNRS/GREQAM et l’OHM Bassin minier de Provence.

Porteur: Kristell MICHEL

Coporteurs: Guillaume FANTINO



Résumé:

La gestion des données scientifiques est une problématique qui dépasse largement le cadre des OHM. En effet, les Zones Ateliers (autre grand équipement de l’INEE) y sont également confrontées et tentent aussi de trouver des solutions individuelles comme le suggère le séminaire « Métadonnées : concepts et outils » qui s’est tenu à Rennes le 26 Mai 2011. L’INEE, conscient des enjeux forts existants autour de la gestion de la donnée scientifique et du retard accumulé par la recherche française sur cette question, a inscrit l’année 2011 comme « l’année des bases de données ». Elle a d’ores et déjà engagé un important travail de recensement des bases de données conçues par les équipes de recherche INEE (http://www.bdd-inee.cnrs.fr/). L’InSHS travaille également sur cette question et bénéficie du support technique du TGE Adonis dont les objectifs sont les suivants : « ouvrir à la communauté un ensemble de services mutualisables à haute valeur ajoutée, constituer la mémoire vivante de la recherche en SHS et donner les moyens à la communauté de l’exploiter ». Le TGE Adonis met à disposition des équipes de recherche (SHS seulement) des outils de gestion pour certains types de données (ex : ISIDORE, MédiHal, la grille ADONIS, NUMES). Travaillant en lien avec ces différentes entités, ce projet vise à définir les synergies nécessaires au développement d’un outil pour le ROHM, qui suscite déjà fortement l’intérêt d’autres équipes et/ou projets de l’INEE et de l’InSH. Cela étant, les différentes démarches entreprises au sein des OHM ont suffisamment mûries pour pouvoir donner lieu aujourd’hui au lancement d’une étude de faisabilité visant la création d’une plate-forme ROHM pour la gestion des données à caractère scientifique. Son développement sera assuré conjointement par les équipes techniques et scientifiques des OHM et par un(des) partenaire(s) national (nationaux) qui reste(nt) à définir (groupe base de donnée de l’INEE, le TGE Adonis qui a déjà été contacté à ce sujet et qui accepterais de s’engager sur ce projet) à partir de solutions existantes et/ou à développer.

Porteur: Daniel BLEY

Coporteurs: Carole BARTHELEMY



Résumé:

L’enquête en cours sur la perception de la pollution de l’air chez les résidents de Gardanne conduite par Daniel Bley fait ressortir plusieurs aspects spécifiques que nous souhaiterions aborder dans une approche plus générale des liens que les populations établissent entre leur lieu de vie et leur santé : - Nous avons constaté que les riverains de l’usine d’alumine et de la centrale thermique d’une façon générale établissent un lien fort entre santé et environnement, notamment par l’association allergies/particules sans faire référence pour autant aux professionnels de santé. Pourtant, de nombreuses pathologies environnementales sont évoquées, et l’on pourrait s’attendre à ce que les médecins soient cités comme des médiateurs légitimes. - L’analyse des discours montre par ailleurs que la perception de la pollution, en particulier sur son origine, ses causes, son intensité et sa nocivité varie selon le lieu de résidence (Gardannais et résidents des autres communes) et selon le sentiment d’appartenance identitaire (population active de Gardanne et sensible à l’image d’une ville ouvrière et population nouvellement implantée et critique sur les effets néfastes de l’usine). - Enfin, si la sensibilité environnementale de la population s’exprime à travers son intérêt pour une qualité de l’air qui participerait de sa qualité de vie, un sentiment d’impuissance face à la pollution est prégnant, les riverains faisant état d’une certaine fatalité, la protection individuelle étant jugée peu efficace et difficile à mettre en oeuvre. Les résultats scientifiques ne sont pas remis en cause mais le peu de confiance accordée aux discours politiques laisse entrevoir, toutefois, un sentiment « de complot ». En fonction du cadrage problématique et des données disponibles, il nous semble pertinent d’aborder cette thématique de la perception des questions de santé environnementale sous trois aspects : 1- Une étude des savoirs et pratiques des professionnels de santé : le domaine de la santé environnementale ne constituant pas une discipline dispensée lors des formations médicales, il semble pertinent d’étudier comment le fait d’exercer sur un territoire marqué par des pollutions industrielles interpelle ou non les professionnels de santé sur cette thématique. Le territoire constitue-t-il un marqueur fort dans l’exercice de leur profession ? Quelques entretiens seront menés avec des médecins et des pharmaciens. 2- Une lecture des dynamiques sociodémographiques sur le territoire : le territoire du bassin minier de Gardanne connaît des mutations profondes en terme sociodémographique. Aux populations ayant connu l’activité minière, s’ajoutent des néo-habitants ayant choisi ce territoire pour sa proximité avec les pôles urbains et économiques voisins (Aix et Marseille). L’appréhension des questions environnementales et sanitaires est-elle différente en fonction de la durée d’installation sur le territoire ? A travers une analyse secondaire des données statistiques (notamment produites par l’OHM), les mouvements démographiques seront spatialisés en fonction des impacts présumés des pollutions locales. Une enquête exploratoire sera menée auprès d’habitants afin de tester notre hypothèse relative à la durée de l’installation sur le territoire. 3- Une étude des savoirs et des attitudes des populations qui sont confrontées dans leur quotidien à des pollutions se manifestant sous différentes formes. L’idée serait de s’intéresser d’abord aux prises de parole critiques dans l’espace public en interrogeant des habitants engagés au sein des différentes associations présentes dans la ville. Nous pourrons ainsi voir comment chacun articule les questions santé et environnement, élabore des arguments pour dénoncer une situation jugée problématique voire injuste. Nous nous intéresserons également à la façon dont les élus se saisissent des revendications de leurs administrés, quels échos ou réponses ils y apportent.

Porteur: Samuel ROBERT

Coporteurs:



Résumé:

L’influence du paysage visible sur l’organisation de l’espace a pu être montrée dans différents contextes géographiques et socio-économiques (Fisher et al., 1997 ; Luttik, 2000 ; Fry et al., 2004 ; Cavailhès, Joly, 2006 ; Jim, Chen, 2009 ; Sander, Polasky, 2009). Ces travaux mettent en évidence des logiques d’occupation et d’organisation spatiales en relation avec des caractéristiques paysagères objectives auxquelles les sociétés se révèlent particulièrement sensibles. Ils montrent également qu’en un lieu déterminé, le paysage visible (= ce qui est objectivement soumis à la vue) influe sur les dynamiques territoriales et la perception de l’environnement. Ainsi, sur les littoraux, la valorisation sociale et culturelle de la mer et des rivages a conduit à ériger les paysages associés en objet de désir (Corbin, 1988 ; Luginbühl, 1995 ; Corbin, 2005), ce qui se répercute nécessairement sur les espaces côtiers, dans la mesure où ils sont une composante du paysage visible et qu’ils sont le support du paysage « à voir » (Robert, 2011). Simultanément et dans un autre registre, l’affirmation des préoccupations écologiques et des considérations environnementales mène de nos jours à une croissance des suspicions et de la méfiance vis-à-vis des aménagements et des activités susceptibles de produire des nuisances et de dégrader la qualité du cadre de vie. Dans certaines régions de tradition industrielle, la présence d’établissements anciens est de plus en plus discutée (Daviet, Robert, 2010). De nombreuses usines, notamment celles pourvues de cheminées en activité, inspirent doutes et questions sur la qualité de l’environnement, tout particulièrement lorsqu’elles sont visibles et proches des zones d’habitat. Ailleurs, il en va de même pour certaines installations ou projets d’installation comme les fermes d’éoliennes, les antennes des réseaux de téléphonie mobile, les infrastructures de transport, etc. A bien des égards, maints aménagements nécessaires au fonctionnement actuel des systèmes territoriaux constituent des éléments paysagers qui tendent à être de moins en moins admis par les populations, porteurs qu’ils seraient de nuisances potentielles. Le rôle de leur visibilité dans l’espace géographique influe incontestablement sur ces perceptions. Dans ce contexte, le bassin minier de Provence - où se juxtaposent des composantes paysagères valorisées (chaînons calcaires, forêt méditerranéenne, vergers d’oliviers, haies coupe-vent, etc.) et d’autres jugées repoussantes (installations industrielles anciennes, dépôts miniers, lignes électriques, etc.) - constitue un terrain particulièrement intéressant. Ce territoire présente en effet de bonnes conditions pour l’étude des interactions entre la visibilité objective du paysage et les perceptions de la qualité de l’environnement, d’une part, et les dynamiques territoriales, d’autre part. Au premier chef, une telle recherche implique d’identifier les composantes paysagères de l’aire d’étude et de cartographier les propriétés visuelles de l’espace. Tel est l’objet de ce projet, qui s’inscrit dans une démarche sur plusieurs années. L’objectif du projet est de produire des cartes de la visibilité des composantes du paysage sur la commune de Gardanne. Il s’agit donc de caractériser les lieux qui composent ce territoire en termes de propriétés visuelles objectives, ce qui induit la mise en évidence de sites bénéficiant plutôt « d’aménités paysagères » et d’autres soumis à des « nuisances visuelles ».

Porteur: Aurélie Arnaud

Coporteurs:



Résumé:

Le projet CECRI est l’initiateur d’une recherche plus vaste qui a l’objectif d’améliorer la connaissance du risque technologique sur la région aixoise à travers un atlas cartographique des enjeux territoriaux (enjeux humains, physiques et jeux d’acteurs). CECRI 1 (présenté à l’APR d’ECCOREV 2011) se focalise sur la connaissance du risque industriel engendré par des usines classées ICPE et SEVESO, au moyen d’une évaluation des écarts qu’il existe entre une réalité scientifique, une réalité institutionnelle et une réalité sociale. Le terrain se concentre sur une comparaison entre la commune de Martigues et la commune de Gardanne. Ces deux territoires sont très différents d’un point de vue historique, économique et urbanistique. Gardanne est issue d’un ancien noyau villageois provençal grossi à partir du XIXème siècle par des extensions industrielles. Le tissu urbain mêle des usines, des quartiers ouvriers et des zones pavillonnaires. A l’inverse, Martigues offre un territoire plus étendu, marqué par d’importantes installations industrielles mais également des espaces agricoles et naturels littoraux. Les recherches antérieures et en cours sur Gardanne3 et Martigues4 ont participé également au choix des terrains. Le CECRI 1 permettra la mise en place d’une méthode de mesures de l’exposition au risque industriel et une méthode d’enquêtes par entretiens. Un financement ECCOREV enclenchera la pose des premiers jalons dans ce domaine, afin d’élaborer une technique d’action fondée et opérationnelle pour évaluer un risque (aléa x vulnérabilités), avant de poursuivre sur une application à plus petite échelle (sur un territoire plus étendu), intégrant de nouveaux acteurs territoriaux. CECRI – bis se focalise sur le développement d’une méthode d’enquêtes efficace permettant de récolter des données exploitables sur la perception de nuisibles présents ou de phénomènes passés et la représentation cartographique du risque.