- Détails
La destruction et la fragmentation des habitats naturels causées par l’augmentation des populations humaines et le développement des infrastructures représentent l’un des principaux facteurs d’érosion de la biodiversité. Dans ce contexte, l’objectif d’absence de perte nette de biodiversité (« no net loss ») en s’appuyant sur la mise en place d’une séquence visant à Eviter, Réduire, et en dernier lieu, Compenser (ERC) les impacts résiduels des projets, des plans et des programmes d’aménagement du territoire, initialement prévu par la loi de 1976 sur la Protection de la Nature, a été réaffirmé par la loi et la loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l’environnement et sa mise en application par le décret n°2011-‐2019 du 29 décembre 2011 portant réforme des études d’impact des projets de travaux, d’ouvrages ou d’aménagements ainsi que par la loi du 8 août 2016 pour la Reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, qui consacre le principe d’action préventive.
Si les fondements théoriques de la séquence sont connus, les nombreuses questions posées par son déploiement sur les territoires ont mis en exergue la nécessité d’anticiper sa mise en oeuvre grâce à un travail partenarial entre acteurs et instituts de recherche. Des travaux collaboratifs, initiés et menés dans le cadre d’ateliers réguliers co-pilotés Etat-Région depuis 2013, ont permis la création d’une dynamique d’échanges entre les acteurs, la construction collaborative de cadres méthodologiques partagés (notamment sur les méthodes d’évaluation des pertes et des gains et de dimensionnement de la compensation) et de documents de synthèse.
L’exigence de déploiement de la séquence de manière plus rigoureuse, cohérente et planifiée, nécessite une réorganisation des actions, des logiques et méthodes de compensation. L’accent doit être davantage mis sur les étapes d’évitement, et sur les modalités d’organisation des mesures compensatoires afin de limiter les impacts écologiques ainsi que les impacts sur les dynamiques foncières et les usages locaux. Cependant l’augmentation des besoins compensatoires des aménageurs ajoute une pression supplémentaire sur le marché foncier agricole, à l’origine de tensions entre les différents usagers de l’espace.
Ouvert largement (représentants des services de l’État et des collectivités territoriales, élus, aménageurs, experts, chercheurs, opérateurs fonciers, bureaux d’études), ce colloque a pour ambition de renforcer cette nouvelle dynamique en favorisant les échanges entre les acteurs.
Le Séminaire Régional, organisé le 30 Mars 2017 en partenariat entre le LabEx CeMEB, la DREAL et la Région Occitanie, s’attachera principalement à mettre en présence les aménageurs (Etat et collectivités, ou aménageurs privés) et la communauté scientifique, et sera dédiée aux échanges entre acteurs au travers de retours d’expérience sur des cas concrets d’aménagement dans la Région Occitanie et des ateliers destinés d’identifier et de faire émerger des problématiques de la part des sur la séquence ERC menés de façon théorique ou pratique. Elle permettra de nourrir la réflexion à partir des apports des différentes disciplines : éthique, socio-économie, écologie, et géographie. L’accent sera mis sur les fondements scientifiques des concepts à la base de la conservation et la compensation (tels l’équivalence écologique, les incertitudes liés à la restauration écologique, la quantification des impacts cumulés…) et l’évaluation des méthodes et pratiques d’action.
D’une durée standard de 15 min + 5 min de questions, les présentations scientifiques s’articuleront autour de 3 thématiques : éthique, socio-économie et géographie, écologie et écosystèmes.
Pour soumettre une proposition de communication, merci de renvoyer le formulaire joint complété à
Une commission de sélection se réunira début février 2017 pour sélectionner les présentations retenues. Les frais de transport et d’hébergement des intervenants seront pris en charge par le LabeEx CeMEB.
Télécharger : Le formulaire de soumission de communications scientifiques
- Détails
Séminaire du LAMES, 20 mars 2015
14-16h, salle 9 - MMSH
Maïa Martin (Lames, AMU CNRS, UMR 7305) - Des bergers cévenols aux acteurs scientifiques du nucléaire : une sociologie de l’environnement – entre problèmes et risques
Dans le cadre de cette intervention, je souhaite proposer un aperçu de mes travaux de recherche passés, présents et futurs.
Après avoir évoqué les thèmes de recherche qui me tiennent à cœur depuis mes premiers travaux (environnement, risque et territoire), je souhaite présenter de façon plus détaillée la recherche conduite dans le cadre de mon doctorat (intitulé Du problème au risque : le pastoralisme cévenol entre chien et loup) avant d’exposer les pistes de recherche actuelles.
Ainsi, en exposant la trajectoire de jeune chercheure qui a été la mienne ces dernières années, le lien apparemment inexistant entre les bergers cévenols et les acteurs scientifiques du nucléaire se fera jour.
Discutants :
Pierre Fournier (LAMES AMU CNRS)
Vincent Baggioni (doctorant LAMES AMU)
- Détails
Depuis quelques décennies, Marseille et son aire métropolitaine sont entrées dans un intense processus de changement. Déjouant le pronostic du déclin, l’économie locale a plutôt bien absorbé le choc de la mondialisation pour redevenir fortement productrice de valeur ajoutée. Mais ce territoire tarde à amorcer la transition écologique et amplie à l’extrême les disparités sociales.
L’heure est cependant venue pour la métropole marseillaise d’envisager un autre mode de développement. Son paysage institutionnel est en pleine recomposition sous l’effet des réformes de l’intercommunalité. Elle connaît parallèlement un essor culturel sans précédent, au point d’être consacrée capitale européenne de la culture en 2013.
Cet ouvrage dresse un état aussi complet que possible de ces transformations. Il en évalue la portée et les limites avec, en filigrane, une interrogation sur les processus de métropolisation dans le contexte français.
André Donzel, Le nouvel esprit de Marseille
ed. L’Harmattan, Questions contemporaines, 2014.
- Détails
L’exploitation minière est à la fois un miroir et un levier de la mondialisation en cours. Elle soulève des problèmes en termes de gestion et de contrôle, mais aussi, plus radicalement, en termes d’égalité, de droits et, finalement, de choix de société. Les nombreux conflits qui en résultent prennent diverses formes et rassemblent différentes forces sociales, dont l’articulation déterminera en grande partie le sort réservé à notre planète.
par Frédéric Thomas.
- Détails
A une époque où le concept de développement durable vise à supplanter celui d’une croissance économique résolument productiviste, la gestion des risques industriels, perçus dans leur dimension collective, constitue un défi majeur pour nos sociétés. L’accélération d’accidents technologiques (Tchernobyl, Fukushima…), la révélation d’intoxications chroniques (amiante, PCB), les crises qui en découlent, sont autant d’éléments qui conduisent les chercheurs à collaborer, au-delà de leurs disciplines respectives, à la construction d’une intelligence collective du risque.
A cet égard, l’exemple de la pollution générée par l’exploitation du bassin minier aurifère de Salsigne (Aude) constitue un sujet de réflexion dont l’étude, inscrite dans une mise en perspective historique, doit permettre non seulement de satisfaire l’impérieuse exigence de connaissance mais encore de développer une démarche prospective efficace, susceptible de poser de nouveaux cadres d’analyse utiles à une meilleure appréhension de l’aléa industriel et de ses incidences dans les rapports environnement – santé – travail.
Sur le point plus précis de l’analyse des coûts et bénéfices de l’industrie minière, les questions posées par cet ouvrage documenté et informatif trouveront une résonance particulière dans un contexte marqué par l’intensification de l’exploitation des ressources naturelles mondiales et par le renouveau du secteur extractif en France, ainsi qu’en attestent les récentes attributions de permis de recherches en Limousin et Pays-de-la-Loire, la création annoncée d’une compagnie publique des mines et la réforme du Code minier.
Tristes mines est le fruit d’un colloque s’étant tenu les 20 et 21 mars 2013 et voulant alerter l’opinion publique sur les risques environnementaux et sanitaires qu’engendre l’exploitation des mines, en prenant, entre autres, l’exemple de Salsigne.
Sommaire
1ère partie : l’exploitation de l’or en Cabardès : étude du milieu
2ème partie : l’incidence du risque industriel dans les relations environnement-santé-travail
3ème partie : les réactions face aux risques industriels : enjeux, acteurs et stratégies locales
4ème partie : approche comparée : analogies contemporaines et internationales
Auteur(s)
Hervé Pujol est ingénieur de recherche CNRS (UMR 5815 Dynamiques du droit, Université Montpellier 1).
Pour aller plus loin.